Musique, peinture, littérature et cinéma équatoriens

Sommaire

Bien au-delà de la flûte de pan et de la musique folklorique andine, la musique équatorienne propose beaucoup d’autres genres de diverses influences : la cumbia, d’origine colombienne qui prend ici des accents plus mélancoliques et le pasillo, immortalisé par Julio Jaramillo, le plus célèbre chanteur équatorien, auquel un superbe musée est dédié à guayaquil. Les bandas de pueblo (groupe du village) font également partie du paysage musical équatorien et jouent fréquemment sur les places des villes et villages en fin de journée. Votre chauffeur pourra, si vous le désirez bien sûr, profiter des trajets sinueux pour vous faire découvrir tous ces genres musicaux. En effet, la musique est omniprésente en Équateur, de même que la danse et cela fait partie intégrante de l’expérience !

  • La musique traditionnelle indigène de la Sierra

Au-delà de l’image d’Épinal de la flûte de pan et du poncho, la musique traditionnelle andine incorpore de nombreux instruments et recouvre des styles différents en fonction des provinces et des cultures. On retrouve notamment la zampoña (de la famille des flûtes de Pan), la quena, le pingullo (une flûte longue), le charango (un petit instrument à dix cordes, traditionnellement fait d’une carapace de tatou) et différentes sortes de tambours.Ces musiques rythmées sont présentes durant les fêtes traditionnelles indigènes et s’accompagnent de danses typiques en couple, mais aussi en cercle, ou en spirale. Elles sont aussi fusionnées avec d’autres styles, donnant naissance au sanjuanito ou à l’audacieuse techno andine (écoutez Delfin Quishpe pour vous faire une idée).

  • Le pasillo

Trouvant son origine dans la valse, le pasillo verse dans la mélancolie et la nostalgie. Typique des réunions du dimanche, il est très apprécié des équatoriens. Les pasillos chantent la désillusion, l’amour perdu, la nostalgie du passé. Ils font parfois l’éloge des femmes, des villes ou de l’Équateur, mais rarement. Son plus grand représentant est Julio Jaramillo (1935-1978), aussi appelé JJ (Jota Jota) ou La Voz de Oro . Il est tant apprécié que plus de 250 000 personnes vinrent à son enterrement à guayaquil. L’une de ses chansons les plus célèbres, guayaquil de mis amores, a la réputation d’être un classique parmi les migrants équatoriens.

  • La musique afro-équatorienne

Dans la province d’Esmeraldas, vous pourrez entendre des sonorités bien différentes à celles des Andes. Au son de la marimba (xylophone faits de bambous et de bois), du cunuco, de la bomba (deux tambours différents) et de la guasa (une sorte de maracas), vous pourrez danser sur des rythmes proches de ceux de l’Afrique de l’Ouest. Différents styles de danses, tels que le bambuco accompagnent ces rythmes.Dans la vallée du Chota, au nord des Andes, la musique afro-équatorienne est également présente. Elle fusionne avec des éléments andins et incorpore des instruments tels que la zampoña (de la famille des flûtes de Pan). Le résultat s’appelle bomba, du nom du grand tambour qui marque le rythme.Parmi les groupes de musique afro-équatorienne les plus connus, on retrouve Azucar, Grupo Bambuco ou Papa Roncon.

  • Le sanjuanito

Style de musique et danse très joyeuse, le sanjuanito est typique des célébrations religieuses du 24 juin. Il est caractérisé par des rythmes et des instruments andins.

  • Le pasacalle

Trouvant ses origines dans le pasodoble espagnol, le pasacalle est une musique populaire, tout aussi dramatique qui chante les peines de cœur.

  • La cumbia

D’origine colombienne, la cumbia est très appréciée en Équateur. Tout aussi rythmée que la cumbia colombienne, la cumbia équatorienne se différencie par l’utilisation du clavier et une plus grande mélancolie. Si vous prenez le bus, vous n’y échapperez pas, de même que dans les fêtes familiales.

  • Le reguetón

Mélange de hip-hop et de bomba portoricaine, le reguetón est omniprésent dans les discothèques. Ses paroles son marquées par une extrême vulgarité et des rythmes répétitifs peu raffinés.

  • Autres styles

La salsa, le merengue et le rock espagnol sont également appréciés des équatoriens et présents dans l’environnement musical.

La peinture équatorienne

  • L’Escuela Quiteña

Au XVIIème et XVIIIème siècle, la peinture équatorienne est marquée par l’Escuela Quiteña. Dans son entreprise d’évangélisation, la couronne espagnole forma en effet de nombreux artistes locaux ayant pour mission de mêler thèmes religieux et éléments culturels indigènes. C’est ainsi qu’on peut observer un tableau où Jésus déguste un cuy (cochon d’Inde) et un autre où les apôtres dînent des humitas (pain de maïs). Dans les églises, il n’est pas rare de voir des motifs solaires ou des symboles de planètes sur les fresques décoratives.Les peintres les plus célèbres de l’Escuela Quiteña sont Miguel de Santiago, Manuel Samaniego, Nicolas Goribar et Bernardo Rodriguez. Après l’Indépendance ce style perdit sa force et sa raison d’être. Vous pouvez admirer les œuvres de Caspicara au Musée National (Quito) ou au Monastère de San Francisco, dans le centre historique de la capitale.

  • Le style républicain

Après l’Indépendance, émerge le style républicain qui met en scène les héros de la révolution, des paysages et des membres de l’aristocratie.

  • La peinture indigenista

Le XXème siècle vit l’essor de la peinture indigenista, qui dénonçait l’oppression subie par les indigènes. Ses plus célèbres représentants furent Camilo Egas (1899-1962), Eduardo Kingman (1913-1998), et surtout Oswaldo Guyasamin (1919-1999), dont les plus belles toiles sont exposées au Museo del Banco Central ainsi qu’au Musée Guayasamin. Celui-ci regroupe sa collection d’art personnelle, dans son ancienne demeure ainsi qu’un musée qu’il créa lui-même et nomma La Capilla del Hombre (La Chapelle de l’Homme). Son œuvre dépeint la torture, la pauvreté, la misère humaine, les dictatures du XXème siècle, mais aussi la tendresse. La qualité de sa production vaut vraiment une visite.

  • La peinture de Tigua

Les peintures naïves de Tigua, petit village proche de Latacunga, sont également très représentatives du patrimoine pictural de l’Équateur. Très colorées et détaillées, elles représentent généralement la vie des peuples indigènes. Son précurseur et plus célèbre représentant est Alfredo Toaquiza.

La littérature équatorienne

La littérature équatorienne n’a que peu franchi les frontières du pays malgré la qualité de certains écrivains. Parmi ceux-ci, on peut citer l’essayiste politique d’Ambato Juan Montalvo (1832-1889), Juan Léon Mera (1832-1894) et son célèbre roman Cumanda qui dépeint la vie indigène au XIXème siècle, ainsi que Jorge Icaza (1906-1979) qui écrivit Huasipungo. Cette dernière œuvre, fortement influencée par le mouvement indigenista, dénonce l’usurpation des terres indigènes et la répression brutale qui s’abattit sur ceux qui résistèrent.

Le cinéma équatorien

Le cinéma connaît un nouvel essor grâce à Sebastian Cordero dont des œuvres comme Ratas, ratones, rateros ou plus récemment Rabia, produit par Benicio del Toro ont remporté de nombreux prix internationaux.Vous pouvez également voir le joli Que tan lejos, de Tania Hermida, ou La muerte de Jaime Roldos, documentaire de Manolo Sarmiento y Lisandra I. Rivera.En fonction de vos intérêts et de votre itinéraire, nous vous proposerons différentes façon d’approcher la culture équatorienne à travers ses arts…